vendredi 31 août 2007

EGLISE DE VIEUX (suite et fin)

Voici la fin de notre feuilleton sur les premiers Saints du Tarn, avec Saint Eugène et Sainte Carissime (idée prénom pour celles qui attendent des filles !)

Saint Eugène, évêque de Carthage
Fête : le 13 juillet
Voici un extrait de l'ouvrage déjà cité du Père Cabié :

"Parmi ceux qui eurent une grande vénération pour saint Amarand, le plus célèbre est l'évêque de Carthage Eugène. Chassé de son diocèse par la persécution, il meurt à Albi en 505 et, selon son désir, il est enseveli près de la tombe du saint Martyr.
Son corps a été transféré à Vieux avec celui d'Amarand. Saint Eugène a été choisi comme patron de la Communauté canoniale du lieu et son nom a éclipsé celui de saint Aubain, le premier titulaire de l'église. Au XIIe siècle, la légende s'en est emparée : on a fait de l'évêque africain le fondateur d'un monastère sur les bords de la Vère, où il n'était jamais venu de son vivant et de ce lieu celui de la sépulture primitive du martyr albigeois. Les pèlerins y sont venus nombreux, jusqu'à la translation des reliques à la cathédrale d'Albi."


Sainte Carissime, vierge
fête le 7 septembre
Toujours extrait du même ouvrage, que nous pillons allègrement, mais que nous encourageons à acheter :

"Sainte Carissime est traditionnellement vénérée comme une vierge qui a vécu en ermite, à l'époque mérovingienne (sans doute au VIe ou VIIe siècle). Une chapelle située dans la plaine d'Albi, sur la rive gauche du Tarn, face à Castelnau-de-Lévis, a longtemps perpétué son souvenir, là où existe encore aujourd'hui un lieu-dit portant le nom de Sainte-Carême, sur la paroisse de Fonlabour. Sous l'Ancien Régime, plusieurs familles d'Albi y avaient leur tombeau. On peut selon toute vraisemblance y situer le lieu de sa sépulture et sans doute même celui où elle a vécu dans la solitude.
Une charte de 861 mentionne ses restes à Vieux. Ils ont dû y être apportés, comme ceux de saint Amarand et saint Eugène avec lesquels ils ont été placés à la cathédrale en 1494.
C'est seulement au XIIe siècle qu'a été composée une vie légendaire de la sainte. L'auteur savait qu'elle est Albigeoise d'origine, qu'elle est vénérée sur les rives du Tarn et que ses reliques sont à Vieux. Pour concilier ces données, il imagine l'histoire de la fugue nocturne de Carissime pour échapper au mariage que ses parents veulent lui imposer avec Hugues de Castelviel : elle séjourne dans une forêt profonde, à deux milles de la ville, franchit miraculeusement la rivière et se réfugie auprès de saint Eugène, qui construisait à Vieux son monastère..."

mercredi 29 août 2007

EGLISE DE VIEUX (suite)

Voici la première réponse à notre jeu-concours "à la découverte des saints du Tarn" !
NB : il n'y a rien a gagner...

SAINT AMARAND : martyr, fête le 7 novembre

Voici un extrait du livre "Les Saints de chez nous", du Père Robert Cabié (Diocèse d'Albi, avril 2007), disponible dans les librairies religieuses du Tarn :
Si l'évangélisation de notre pays s'est faite à partir de Toulouse, il a fallu plus d'un siècle après la mort de saint Saturnin pour que s'y implante une communauté chrétienne avec son évêque. L'Église d'Albi ne nous est connue qu'au V° siècle, mais elle a dû se constituer dans la seconde moitié du IVe, peu après l'érection de la ville en "cité" (…)

Il y a certainement eu des chrétiens avant cette date, et le premier nom parvenu jusqu'à nous est celui d'Amarand:
"Le martyr Amarand, enseveli près de la ville d'Albi, après avoir consommé son combat pour la foi, est vivant dans la gloire... Sa tombe a été longtemps négligée, se recouvrant de buissons et de ronces, mais, sur l'ordre du Seigneur, elle a été révélée aux peuples chrétiens et la crypte dans laquelle il reposait a été mise au jour avec éclat..."
Ainsi s'exprime Grégoire de Tours, se référant à un récit de sa Passion qui est perdu et qui a donc été écrit, au plus tard, au début du VIe siècle. Amarand a-t-il été victime des persécutions du temps de saint Saturnin ? En tout cas, la tradition a gardé le souvenir de l'emplacement de sa sépulture, à trois kilomètres environ à l'est d'Albi, où une église dédiée à sa mémoire est signalée au XIIIe siècle, plusieurs fois ruinée et restaurée par la suite et où des ermites ont vécu, au moins de manière intermittente, jusqu'aux approches de la Révolution française. Et pourtant, la tombe était vide, depuis au moins le IXe siècle. Le corps du martyr avait été transféré à Vieux, où s'était fondée une communauté de chanoines, qui voulaient sans doute enrichir leur église de précieuses reliques. C'est là que les fidèles sont venus nombreux en pèlerinage, pour vénérer le martyr albigeois, jusqu'en 1494, date à laquelle l'évêque d'Albi, Louis d'Amboise, recueillit ses restes dans sa cathédrale.

Qui était ce chrétien vivant au coeur d'un monde encore païen? Grégoire de Tours, notre seul témoin ancien, ne nous l'a pas dit ; il ne nous parle que de sa tombe. Mais cette tombe, par la vénération dont l'entourent des générations de fidèles, nous parle des premiers temps du christianisme dans notre pays. La prière de l'Église, surtout par les lectures de la messe, nous fait entrer dans cet héritage, tout en soulignant la fécondité du martyre :
"Faisons l'éloge de ces personnages glorieux qui sont nos ancêtres... leurs corps ont été ensevelis dans la paix et leur nom reste vivant pour toutes les générations..." (Sir. 44, 10-15}.
"Nos pères nous ont raconté quels exploits tu accomplis de leur temps..." (Ps. 43).
"Si le grain tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruits" (Jn 12, 24-26).

mardi 28 août 2007

EGLISE DE VIEUX


Située près de Cahuzac-sur-Vère, l''église SAINT EUGENE de Vieux (c'est le nom du village) est un vaste édifice de pierre du XVIème siècle.
Elle fut un lieu de pélerinage très fréquenté en raison des reliques de SAINT AMARAND, SAINT EUGENE et SAINTE CARISSIME qu'elle renferme.

Le clocher s'élève sur une base carrée avec 2 étages polygonaux, percés d'ouvertures en plein ceintre dissymétriquement disposés, ce qui lui confère une grande légèreté.



Sa nef unique de cinq travées se présente sans voûte et sous une simple charpente. Cinq chapelles l'accostent, des baies et une rosace l'éclairent.





La chapelle située sous le clocher renferme sur quatre registres des fresques du XVe siècle, représentant diverses scènes de la Passion : Entrée à Jérusalem - le Christ au jardin des Oliviers - la Cène - Arrestation de Jésus - Comparution devant Pilate - Flagellation - Crucifixion - Descente de la Croix










Ces fresques traitées de façon naïve constituent un des rares spécimens du Moyen-Age dans le département.

Dans une chapelle latérale au choeur, on trouve le tombeau de Saint Amarand.

Mais au fait... qui sont Saint Amarand, Saint Eugène et Sainte Carissime ?

A suivre...




Bienvenue dans ce blog, à la découverte du patrimoine du Tarn (81)

Ce blog n'a pas la vocation d'être un guide touristique complet, mais de vous faire partager quelques exemples du patrimoine historique et religieux du Tarn, un des plus beau département de France. Voici quelques noms évocateur de ces trésors : Albi et sa cathédrale Sainte Cécile, Castres et les monts granitiques du Sidobre, Gaillac et ses vignobles, Lavaur et le Pastel, Mazamet et la Montagne Noire, les bastides : Cordes, Castelnau de Montmiral, Puycelsi...
Une variété de paysages, un patrimoine ... bon, il faut arrêter ce laïus digne du guide michelin et vous faire partager tout simplement nos émotions !